Le cimetière romain, site archéologique de Saint Seurin est le plus ancien de l’histoire de Bordeaux, après le Palais Gallien et l’amphithéâtre de la Burdigala gallo-romaine. Remontez le temps avec nous, en route !
Dis, raconte-moi l’histoire du site archéologique de Saint Seurin
Le site, situé en dessous de la Basilique Saint-Seurin, a fait l’objet de plusieurs explorations et de fouilles, menées par des hommes d’église comme par des historiens Vers 1910, les historiens Paul Courteault et Camille Jullian mettent à jour une partie de cette vaste nécropole (cimetière), constituée de sépultures superposées.
Aujourd’hui, le site aménagé pour la visite, fait toujours l’objet de passionnantes recherches pour mieux en comprendre l’histoire. On apprend ainsi qu’il renferme les premières sépultures chrétiennes de Bordeaux remontant au IVe siècle de notre ère. Le cimetière sera utilisé sans discontinuité sur une période de près de 14 siècles ! Il s’est étendu bien au-delà du site repéré, recouvrant en partie la place des Martyrs de la Résistance, c’est dire.
Au départ, c’est un cimetière à ciel ouvert. L’espace exploré a livré 435 sépultures à inhumation différentes : sépultures en pleine terre, tombes en coffre de bois, tombes sous tuiles, etc. Les sépultures les plus nombreuses sont en sarcophages de pierre calcaire ou en marbre aux parois épaisses portant parfois un décor gravé, datés des IVe et Ve siècles.
De nombreux objets ont été trouvés dans les tombes :
peignes en os, céramiques, fioles en verre, monnaies,
tous de précieux indices pour la datation des sépultures.
Un sarcophage en pierre, découvert dans la nécropole en 1909 par Paul Courteault et Camille Jullian, aujourd’hui conservé au Musée d’Aquitaine, mérite une attention particulière. Sur son couvercle est scellée une plaque en marbre gravée du symbole chrétien entouré de l’alpha et l’oméga et de deux colombes tenant chacune dans leur bec un rameau d’olivier. Ces images attestent de la foi chrétienne du défunt. En-dessous se trouve l’inscription latine : « Ici repose Flavinus, du corps des Mattiaci seniores, qui a vécu quarante-cinq ans et a laissé un grand désespoir sa femme et à ses fils ». II s’agit de la seule tombe de la nécropole de Saint-Seurin accompagnée d’une épitaphe.
De nombreuses légendes entourent le site et plus particulièrement la crypte de l’église. La tradition y atteste la présence des dépouilles de nombreux saints (Seurin et Martial) et saintes (Véronique et Bénédicte). Cette question suscite encore de nombreux débats chez les historiens. En tout cas, les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle ont très tôt reconnu dans ce cimetière de Saint-Seurin un des hauts lieux de la Chrétienté : n’est-ce pas à Saint-Seurin que Charlemagne dépose l’olifant de Roland, son neveu et fait enterrer les cœurs des preux morts au combat à Roncevaux ?
Le cimetière romain (site archéologique)
Bordeaux
Monument Historique
À voir, à faire, à proximité du cimetière romain
Le Palais Gallien
Proche de l’ancien cimetière romain, le Palais Gallien est le plus ancien vestige romain hérité de l’ancienne Burdigala. En l’honneur de l’Empereur Gallien, auquel il doit son nom, cet amphithéâtre a été construit au milieu du IIe siècle après J.C.. « La petite Rome », comme on la surnommait, s’était dotée d’arènes pouvant accueillir plus de 20 000 spectateurs et le monument se tenait à l’époque, à l’écart de la ville. Les divertissements se sont tu avec la fin de l’Empire romain. L’édifice a servi de carrière de pierre à partir du Moyen Âge.