Pour entrer dans l’histoire de la grotte de Pair-non-Pair, il faut d’abord présenter l’homme qui l’a découverte, ce 6 mars 1881. Car François Daleau est un personnage aux multiples facettes : à la fois archéologue, ethnologue, anthropologue et préhistorien de Bourg-en-Gironde. Quel CV !
Dis, raconte-moi l’histoire de la grotte de Pair-non-Pair
François Daleau effectue des fouilles jusqu’en 1913 et vide la grotte entièrement. Autant vous dire que c’est un travail remarquable pour l’époque, avec une précision stupéfiante, à l’heure où la science préhistorique n’est qu’à ses balbutiements. Il consigne toutes ses observations dans ses « carnets d’excursions ». Un point commun entre lui et nous : nous, on est plutôt “carnet de secrets” mais va pour l’excursion !
Sa récolte ? Une moisson considérable, composée de milliers d’outils en silex, os et ivoire et de restes fauniques. Tout cela va lui permettre d’identifier plusieurs cultures préhistoriques, mais avant de vous expliquer, nous vous précisons que les mots suivants existent bien : le Moustérien (environ 80 000 ans notre ère), le Châtelperronien (35 000 ans avant notre ère), l’Aurignacien (30 000 ans avant notre ère) et le Gravettien (25 000 ans avant notre ère).
Mais François ne fait pas que découvrir des outils et des mots inconnus au bataillon de nos cours d’histoire les plus approfondis : il met en lumière ensemble de gravures visibles sur les parois de la grotte, répartis en sept panneaux distincts. Ces gravures figurent des chevaux, des bouquetins, des cervidés, des mammouths et des bisons, sont en très bon état, d’une grande qualité et elles ont plus de 30 000 ans, rendez-vous compte !
Ces œuvres d’art, qui appartiennent à la culture aurignacienne, figurent aujourd’hui parmi les plus anciennes gravures connues au monde. Et oui, ça vous épate. D’ailleurs, ça n’épate pas que vous, car c’est à ce moment que la grotte va acquérir alors une notoriété mondiale.
Elle est au début de XXe siècle, la troisième grotte ornée découverte après Altamira (Espagne) et Chabot (Ardèche).
Pour accueillir le public, une construction originale due à l’architecte bordelais Patrick Hernandez combine des matériaux nobles, poteaux de chêne alternant avec des parois de béton brut. Dans cet écrin, des cloisons-vitrines présentent l’industrie lithique et osseuse, les restes osseux des principaux animaux issus des fouilles de la grotte. S’y ajoutent d’autres vestiges préhistoriques provenant de la Grotte des Fées et du gisement du Roc de Marcamps, sites proches de Pair-non-Pair. Des photographies de la grotte en cours de fouilles essaiment ce parcours décoiffant. Attendez, arrêtez-vous 2 minutes ici : un écran vous permet de regarder un film comme « Les gestes de la préhistoire », pour tout savoir sur la fabrication et l’utilisation des outils et autres objets durant cette période décisive pour l’Humanité.
La grotte préhistorique de Pair-Non-Pair
Prignac-et-Marcamps
Classée Monument Historique en 1900 et Monument National
À voir, à faire, à proximité de la grotte de Pair-non-Pair
Le moulin du Grand Puy de Lansac
À quelques kilomètres au nord de Pair-non-Pair, au cœur du vignoble des côtes de Bourg, se trouve un moulin, vestige d’un passé révolu. La date de construction originelle du moulin reste inconnue mais nous savons qu’il a fonctionné jusqu’en 1865, date de départ du dernier meunier. Grâce à un travail d’expert, ses ailes ont été restaurées. La toiture aussi a bénéficié d’un coup de neuf : elle est même pourvue d’une charpente orientée
en fonction du vent. Les meules produisent aujourd’hui de jolies farines de blé, de seigle, de sarrazin et de lentille que vous pouvez acheter sur place !