La tour Pey-Berland, ce clocher iconique et indépendant de la cathédrale Saint-André est à l’initiative de l’archevêque Pey Berland, mais saviez-vous qu’il a eu bien plus, qu’une simple fonction de clocher ? Aujourd’hui on lève le voile sur son histoire rocambolesque.
Dis, raconte-moi l’histoire de La tour Pey-Berland
Pey Berland, pose la première pierre en 1440, comme l’atteste une inscription gravée sur le nord de la tour. À l’origine, chers lecteurs, l’édifice est conçu pour recevoir de grosses cloches, parce que, voyez-vous, si elles avaient été maintenues dans la cathédrale, elles en auraient menacé la structure en raison de leur poids. Mais l’histoire de cet édifice bien connu des girondins lui a donné bien des fonctions, autres que celle de simple clocher.
Tout d’abord, elle sert d’habitation : vous vous imaginez, louant un appartement dans la tour ? Oui, la vue serait merveilleuse tous les matins, on vous l’accorde. Endommagée par une tempête vers 1667, elle est vendue à la Révolution et transformée en fabrique de plombs de chasse. En voilà une autre histoire ! En 1851, le cardinal Donnet rachète la tour, la fait restaurer et y installe finalement des cloches. Enfin, vous direz-nous.
La tour de style gothique, possède à sa base des murs aveugles, sauf une ouverture en arc brisé percée au XIXe siècle pour introduire les nouvelles cloches. À son sommet jaillit la flèche surmontée de la statue de Notre-Dame d’Aquitaine, œuvre monumentale en cuivre doré, haute de 6 mètres et pesant plus d’une tonne, oui messieurs-dames. Réalisée par le maître orfèvre parisien Jean-Alexandre Chertier en 1863, elle est restaurée en 2002. Tournée en direction du Médoc, elle regarde le hameau de Saint-Raphaël, à Avensan, où est né Pey Berland. De Bordeaux à Avensan, il n’y a qu’un pas, donc. La Vierge porte d’un côté l’Enfant Jésus qui caresse une colombe et de l’autre, tient une fleur de lys. Que de symboles !
A l’intérieur, le clocher est constitué de quatre niveaux, desservis par un seul escalier de 233 marches.
233 marches vers le bonheur d’admirer une vue unique sur Bordeaux, alors on se motive ! Mais arrêtons-nous sur la chambre des cloches, au deuxième niveau : elle contient le beffroi en chêne qui soutient quatre cloches monumentales. Elles sonnent à la volée grâce à un moteur électrique commandé depuis la cathédrale.
Un premier bourdon, le bien-nommé Ferdinand-André I, a reçu pour parrain l’empereur Napoléon III et son épouse Eugénie. La classe. Trop lourd et fêlé, il est remplacé par Ferdinand André II, le bourdon actuel, qui pèse avec son mouton 8 tonnes et mesure 2,32 mètres de diamètre ! Il sonne les fêtes religieuses et les grands événements de la vie de l’Eglise. La seconde cloche, Marie II, ne pèse “que” 4, 2 tonnes pour 1,90 m de diamètre. La petite Clémence de 880 kilogrammes sonne l’Angélus.
Du haut de ses 66 mètres, la tour Pey-Berland, offre une vue saisissante sur la ville de Bordeaux avec ses deux terrasses. La première, à 40 mètres de hauteur, permet d’admirer les principaux monuments et quartiers de Bordeaux. Un régal pour les yeux et les photographes en herbe !
La tour Pey-Berland,
Bordeaux
Monument Historique classé, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.
À voir, à faire, à proximité de la Tour Pey-Berland
Palais Rohan
Sur la place Pey-Berland, siège le Palais Rohan. Cet ancien palais de l’Archevêché, construit à la fin du XVIIIe siècle, prend à la Révolution de multiples fonctions, comme celle d’avoir été la demeure du jeune peintre
Eugène Delacroix, avant de devenir l’Hôtel de Ville de Bordeaux. Sa façade néo-classique et sobre contraste avec
l’intérieur, garni de décors de la Renaissance antique, typiques de l’ambiance des intérieurs bourgeois bor-
delais de l’époque. Le jardin, à l’arrière, est prolongé de deux pavillons qui abritent le Musée des Beaux-Arts de
Bordeaux.